Quand Roger Cavalié raconte le temps de l'école normale
Roger Cavailé, l'enfant de Sauvagnas, collégien et normalien à Agen, reprend la plume pour raconter de manière romancée ses années d'école normale. À lire.
«Que veux-tu faire plus tard ?» La question fut posée à Roger Cavalié par son vieil instituteur dans la petite école rurale de Sauvagnas du côté de Laroque-Timbaut. Roger Cavalié répondit en plus de 200 pages dans un premier roman, «Le vieux cartable». «Instituteur, Monsieur…» Il n'imaginait pas, le jeune garçon, que suivraient des années de pension, «pas en internat mais dans une pension de famille.» Il n'imaginait pas, non plus, qu'Après les années d'enseignant, il deviendrait inspecteur de l'éducation nationale. Et il n'imaginait pas, non plus, que l'heure de la retraite venue, il prendrait la plume et raconterait, sous la forme romancée, ses anecdotes, ses expériences, sa vie dans les salles de classes. «Le vieux cartable» racontait encore, «le service militaire en Allemagne, la coopération en Algérie pendant 8 ans, les Îles Loyauté en Nouvelle-Calédonie pendant 3 ans, le territoire des Afars et des Issas, l'ancienne Djibouti, et puis cette formation pour devenir inspecteur départemental.»
«Les ennuis du primitif»
L'école normale. Que savons-nous aujourd'hui de l'école normale ? «Elle n'existe plus dans les faits. L'école normale d'hier est devenue ESPE, Ecole supérieure du professorat et de l'enseignement. D'ailleurs les enseignants ne sont plus des instituteurs mais des professeurs des écoles.» Qu'est ceque cela change ? Un vieil enseignant répond d'une voix ferme et autoritaire, «tout. Cela change tout…»
Établissement chargé de former les enseignants du primaire, la première école normale nationale en France fut créée en 1810 pour les hommes suivis, en 1838, de la première école normale d'institutrices. Dans certaines écoles normales, on comptait de 40 à 50 % d'enfants d'ouvriers et paysans, bien placés pour savoir la nécessité de l'instruction pour le peuple. Souvent, l'instituteur avait dû convaincre la famille de l'utilité de faire continuer leurs études aux enfants. Il était de règle que tout élève soit interne, de façon à avoir des conditions matérielles de travail meilleures que dans les foyers d'où étaient issus les élèves, et la pension était gratuite.
Roger Cavalié, lui, sera élève instituteur à l'école normale d'Agen, route de Toulouse. Dans «Julien l'insoumis», il ne raconte passa vie. Il raconte la vie d'un futur enseignant. «Et ce parcours est semé d'embûche» explique l'auteur, «le bizsutage, les colles, les filles.» Le doute aussi… «Pourtant devenir instituteur est bien un rêve. Mais parce qu'il a un fort caractère, Julien s'attire tous les ennuis. «Le jeune normalien va faire face à un autre problème de taille : continuer à filer le parfait amour avec la douce Jeanne, tendre complice depuis l'enfance ou essayer de construire un futur avec la belle Agnès sa belle et troublante camarade ?» l
> «Julien l'insoumis», Roger Cavalié aux Editions De Borée.
J.-L. A.